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Est-ce que tu peux te présenter et présenter rapidement ta marque ?

Je m'appelle Chloé Wawrzyniak, c'est un nom polonais que personne ne sait ni écrire, ni prononcer mais je l'adore. Ce sont mes origines, ma famille. Mon identité, ma singularité. J'ai choisi d'appeler ma marque WAW pour garder une trace de ce nom si particulier. J'aime son côté simple et graphique, et en même temps intriguant.
WAW est donc une marque de chapeaux et d'accessoires de tête pour femmes et enfants. Et j'espère bientôt pour hommes.



Avant tout, peux-tu nous parler de ton expérience dans la mode ?

C'est simple je n'en ai pas ! Je suis architecte de formation. J'ai travaillé pendant sept ans en agence d'architecture. C'est un métier que j'aime énormément mais la passion des chapeaux m'a rattrapée.
Au départ, j'ai appris sur mon temps libre. D'abord toute seule puis chez une modiste. Les chapeaux ont pris de plus en plus de place dans ma vie (et dans mon appartement !) jusqu'au moment où j'ai décidé de passer le CAP chapelier-modiste et de me lancer professionnellement.
Je retrouve beaucoup de chose de l'architecture dans le chapeau : le côté sculptural, la recherche de forme, d'équilibre, le choix des matières et les accords de couleurs. La différence c'est que là je travaille sur un objet que je peux réaliser entièrement à la main. Et l'autre différence majeure c'est que cet objet doit s'accorder à une silhouette, encadrer un visage, souligner un regard. C'est une vraie recherche lié à la morphologie.



Quelle est ta signature ?

Ma signature ? C'est difficile à dire pour moi. Disons que je peux parler de ce que je cherche. Je cherche à faire des modèles simples, aux lignes claires. Je cherche l'élégance mais pas dénuée d'humour.
J'ai trouvé cette expression qui résume bien ce que je veux faire : "Des chapeaux à porter avec malice." C'est devenu mon slogan.



De quelle manière travailles-tu lors de ta phase de création ? Est ce que par exemple la musique, le cinéma ou l'art contemporain sont des éléments qui t'entoure à ce moment là ?

Je trouve l'inspiration partout, tout le temps. Dans la rue, dans les paysages, dans les détails et dans l'art bien sur. Je suis quelqu'un de très visuel. J'observe, j'enregistre. Au moment d'imaginer des modèles, j'ai toujours plein d'images en tête qui s'associent et s'entremêlent. J'ai toujours envie de faire mille choses à la fois. Pour me canaliser, je me fixe une ligne directrice, un thème, une ambiance que je veux développer. J'aime pouvoir raconter une histoire à travers une collection.



D'où viennent tes matières premières ?

J'utilise beaucoup de matières premières différentes et elles viennent d'un peu partout dans le monde. Chaque pays a ses spécialités et c'est comme ça que l'on peut avoir les meilleurs qualités. Par exemple, pour les chapeaux de feutre, la laine vient de moutons australiens. Les cônes de feutre sont ensuite fabriqués en République Tchèque avant que je ne les moule pour en faire des chapeaux. Les plumes proviennent d'un élévage français et sont récoltées lors de la mues des oiseaux. J'utilise aussi des tissus, de la laine et du coton en général. Et des matières végétales plus spécifiques à la chapellerie comme le sisal, le parasisal, le buntal et la paille. J'ai une préférence pour les matières naturelles mais il peut m'arriver de choisir des matières synthétiques pour avoir un rendu précis.
Mes matières premières viennent du monde entier mais mes chapeaux sont réalisés en France, à la main et en petites séries.



Comment envisages-tu le futur de ta marque ?

Comme toujours, j'ai envie de mille choses en même temps !
J'aimerai avoir une ligne de prêt-à-porter distribuée en boutique et en parallèle développer des modèles plus spécifiques pour du sur-mesure, le spectacle ou la haute couture.




Questions d'Alice Lambert pour Joe's & Co.



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